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Devenir athlète de haut niveau avec Adeline Furst

Adeline Furst athlète de haut niveau

Adeline Furst est athlète de haut niveau en natation.

Elle prépare son accession aux JO 2024 et nous raconte son parcours et son quotidien lors de cet interview.

Bonne lecture !

Peux-tu nous expliquer ton parcours pour devenir athlète de haut niveau ?

Je suis athlète de haut niveau. J’ai commencé par de la gymnastique et à l’âge de 10 ans je me suis lancé dans la natation, ce qui est un peu tard. Généralement, on commence plus tôt.

Ça m’a directement plu et à l’âge de 16 ans je suis rentré en équipe de France junior en eau libre. Aujourd’hui je prends toujours autant de plaisir !

Quelle est la différence entre une nageuse professionnelle et un athlète de haut niveau ?

En natation, c’est rare d’être bien payé. Ce qui va nous aider c’est les sponsors ou les clubs.

Je fais la différence surtout par rapport à d’autre sports plus médiatisés où il y a plus de financements.

Si on veut juste pratiquer de la natation et être payé pour nager c’est extrêmement difficile. C’est possible avec le sponsoring des différentes marques mais également parce que je me donne les moyens en travaillant à côté.

Quel est ton palmarès ?

J’ai reçu plusieurs médailles au championnat de France.

Je suis titrée championne de France sur le 800 et 1500 mètres nage libre en petit et grand bassin. J’ai fait plusieurs sélections en équipe de France junior et sénior en eau libre.

J’ai également remporté la médaille française en natation de l’Universiade d’été de 2017 à Taipei, avec une troisième place dans l’épreuve du 10 kilomètres en eau libre, une course qui à durée un peu plus de 2 heures dans une eau à 30 degrés. C’était vraiment extrême, mais c’est dans ces moments-là que je m’épanouie le plus.

À quoi ressemble l’entrainement d’un athlète de haut niveau ?

Cela dépend mais je passe environ 30 heures dans l’eau par semaine pour mes entrainements. Et ensuite il y a la préparation physique, la récupération, …

On dépasse largement les 35 heures. athlète de haut niveau, c’est un vrai métier. La natation c’est un plaisir, je ne compte pas mes heures mais il faut tout organiser pour que tout soit optimal.

On a une séance de musculation par jour le matin, soit avant ou après l’entrainement. Après la séance de musculation, il faut encore énormément d’énergie pour enchainer avec la séance de natation. Mais c’est l’art de s’adapter et cela nous permet d’être plus fort en compétition. On fait différentes séances comme de la musculation classique avec soulevé de poids, mais également des circuit training et du gainage. En début d’année, on fait également un peu de sport collectif pour la cohésion.

La récupération représente une grande partie de ma journée. Je fais des siestes, je fais attention à mon alimentation et je fais des étirements tous les jours. On a accès à un espace kiné du club avec du matériel de récupération (rouleau de massage, theragun, bandes de compression, etc.) et des bains froids. Nous avons une séance de kiné par semaine pour nous aider à bien récupérer.

Entrainement athlète

Quel est ton pire moment dans la natation ?

C’était au championnat du monde junior en 2012.

J’étais en sélection pour faire un 7.5 km en eau libre. La préparation s’était bien passée et j’avais hâte de faire ma course. Il faut savoir qu’il y avait 3 tours à faire.

Lors de mon 1e tour, je me prends un coup et mes lunettes cassent. J’essaie de les remettre tant bien que mal mais impossible. L’eau ne fait que rentrer et ça me gêne plus qu’autre chose. Je décide alors de les enlever et de les changer. Il faut savoir qu’en eau libre sur des distance de plus de 5 km, on a le droit de se ravitailler. Il y a donc un ponton mis à disposition sur lequel notre coach peut se placer pour nous donner notre ravitaillement. Je me rapproche donc du ponton en essayant de faire signe à mon coach pour qu’il comprenne que je n’ai plus mes lunettes et qu’il me prépare celles de secours. J’avais du mal à nager et je perdais énormément de places mais j’essayais de rester concentrée. J’ai dû faire entre 500 et 600 m sans rien voir.

J’arrive au niveau du ponton, je récupère mes lunettes grâce à la perche que je tends mon coach et je repars aussitôt. Je remonte progressivement. Je me sentais super bien et j’arrive au niveau de la tête de course, dans le top 10 quand d’un coup j’entends siffler !

En eau libre, on peut prendre des cartons si les arbitres estiment qu’on a fait une faute ou qu’on n’est pas fairplay. Il nous informe à l’aide d’un tableau où notre numéro est renseigné. Mais le carton n’est pas à mon niveau alors je continue ma course.

Le sifflet continue de retentir alors je m’arrête à nouveau pour vérifier et là le carton était à mon niveau sauf que je ne savais pas qu’elle était la raison. Je reprends mes esprits : un carton ce n’est pas bien grave, il suffit de faire attention jusqu’à la fin de la course et c’est bon. Sauf que deux minutes après, ça continue de siffler et on me demande de sortir de la course. Là c’était le carton rouge. Je ne comprenais pas, mais je devais quitter la course.

J’ai donc fait un tiers de mes championnats du monde junior avant de sortir sans savoir pourquoi. La pire des choses c’est que les raisons étaient non justifiées pour moi. Le premier carton a été donné lors du départ, j’aurais gêné et je serais monté sur une nageuse à côté de moi qui faisais deux fois ma taille et mon poids. Et le deuxième carton m’a été donné au moment où je remontais la file de nageurs, je me suis retrouvée entre deux nageurs et d’après l’arbitre, on était trop proches. Il fallait donc s’écarter mais vu que j’été entre deux personnes, je ne pouvais pas effectuer cette manœuvre, et j’ai pris le carton.

C’est assez rare les disqualifications mais lors de cette course de mémoire il y en à eu 6.

À l’inverse quel est ton meilleur moment ?

Ma médaille de bronze au championnat du monde universitaire a Taipei où je fais presque une course parfaite.

Les sensations quand je sors de l’eau étaient vraiment incroyables. J’étais exténuée mais tellement heureuse d’avoir pu faire ce que j’ai réalisé. La course était fin août. Je m’étais préparée tout l’été. J’avais anticipé la chaleur, tout avait été mis en place pour réussir.

Le public pouvait nous suivre, notamment sur le retour et sur la dernière ligne droite. Je me souviendrai toujours ce moment où j’attaque la dernière ligne droite et je vois sur le côté un amas de personnes avec des drapeaux français qui m’encourageaient et me suivaient en courant. Ils étaient tellement euphoriques et à fond que ça m’a donné l’énergie de tout donner pour choper cette troisième place.

Quand je touche la plaque de fin, je suis exténuée. Ça fait 2 heures qu’on nage dans une eau à 30 degrés. La course avait été avancée à 6 heures du matin pour éviter la chaleur. On a fini à 8 heures mais la chaleur été déjà quasiment insupportable et quelques personnes ont dû abandonner à cause de la chaleur.

Accordes-tu une grande importance à l’alimentation ?

Bien entendu, je fais attention à ce que je mange. Je mange équilibré mais je me fais également plaisir parce qu’à partir du moment où on commence à être frustrée on rentre dans un cercle vicieux et ça devient compliqué. J’essaie au maximum de faire mes plats moi-même, sans acheter de plats tout préparés. J’achète aussi beaucoup de fruits et légumes locaux. Mais il y a également des moments où je me fais plaisir en mangeant un burger maison ou un peu de sucré. Le but étant de trouver son équilibre.

Pour moi, le chocolat je ne pourrais pas m’en passer. Il passe partout et avec tout c’est l’aliment indispensable.

Pour moi, il y a un principe à respecter : c’est l’équilibre entre se faire plaisir et la santé. On peut également se préparer des plats sains en se faisant plaisir, en dosant les ingrédients que l’on met dedans afin de limiter le sucre par exemple. Le tout est de respecter l’équilibre.

Adeline Furst

Comment intégrer une démarche écoresponsable dans le sport ?

On peut dans un premier temps remplacer toutes les bouteilles en plastique sur le bord des piscines. Mais également les textiles en proposant des matières plus écologiques.

L’alimentation a une grande importance et c’est simple de consommer local. Pour les compléments alimentaires ou produits énergétiques, je pense également qu’il est possible de réduire le plastique jetable.

En tout cas, je suis de plus en plus sensible à l’écologie et j’essaie, à mon niveau, de mettre des choses en place : acheter local, remplacer les bouteilles plastiques par une gourde en métal. Si chacun fait un petit pas, cela permet d’améliorer beaucoup de choses.

Il reste encore beaucoup de travail à faire, surtout au niveau des clubs qui ne sont pas beaucoup sensibilisés à ce niveau.

Une citation qui t’inspire ?

“Entre possible et impossible, deux lettres mais un état d’esprit.”

Pour moi, Il ne faut pas se mettre de barrières. Rien n’est impossible et tant qu’on ne l’a pas fait, on ne peut pas savoir si c’est impossible.

Si je peux donner un conseil c’est surtout “faites-le pour vous”. Il y aura toujours des passages difficiles mais ce n’est qu’une étape à passer et c’est ce qui apporte toute la satisfaction de réussir.

Quel sont tes prochains objectifs ?

La prochaine compétition aura lieu à Chartre début novembre. Ce sont les championnats de France petit bassin. Ce sera une étape pour voir où j’en suis dans mon entrainement.

L’épreuve est un 1500 mètres. Mon objectif est de le faire en moins de 16 minutes. Ce serait une bonne étape !

Ensuite, il y a en juin 2023 les championnats de France bassin de 50 mètres ou on pourra se qualifier pour les championnat du monde de 2024. L’objectif est donc de se qualifier pour ensuite tenter la qualification au JO de 2024.

Vous pouvez retrouver Adeline Furst sur Instagram afin de suivre son avancée pour les championnats du monde et les JO !

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Portrait Pauline

Article : Pauline Fournier.
Photos : Mehdi Bouchareb, Adeline Furst
Octobre 2022

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